Plume,

Mon ange,

Je te vole

Dans les plumes,

Etrange

Que mes ailes

Soient nues.

Ange,

Je te plume

Les épaules

Car sans plume

Je m’affole

Je m’enrhume

J’éternue.

Elle,

Ses épaules

Mises à nue

Me dérangent

Je la mange,

Je la hume,
Je m’envole

Finalement tu as raison,

Tout cela n'a pas d'importance

Car quand tu n'es pas là

Tu n'existes pas.

Peu importe tes pas,

Peu importe ta danse,

Les traces de tes doigts,

L'intonation de ta voix

Tes chants, tes révérences,

Car ce que je ne vois pas

N'a pas d'existence.

Et même tes murmures,

Tes soupirs ou tes rires,

Le jeu de ton écriture,

Les mots qui te font frémir,

Où le souffle de tes lèvres,

Sur d'autres chants, d'autres rêves,

Si tu ne me vois pas,

Je n'existe pas.

Finalement tu as raison,

Tout cela n'a pas d'importance

Car quand tu n'es pas là

Tu n'existes pas.

Tout ce que tu oses,

Tout ce que tu dis,

Derrière des portes closes

Dans des jardins fleuris,

Ce qu'on t'écrit

Ce que tu exposes,

Tout ce que je ne vois pas,

N'existe pas.

Tu as l'insouciance,

La légèreté de mon absence,

Car si tu ne me vois pas

Je n'existe pas.

Mère des hommes

Dieu des hommes,
Toi qui assèches le cœur de tes fidèles,
Consumes leur âme et entraves leurs ailes,
Toi qui condamnes les amants adultères
A être brisés par ta sombre colère,

Dieu des hommes,
Toi dont le souffle ardent attise nos fièvres
Étouffe les rêves au bord de nos lèvres,
Toi qui voles l'enfant au sein de sa mère
Et le plonges nu dans le sang de ses frères,

Dieu des hommes,
Sourd aux cris de douleur de tes fils crucifiés
Dont on fait des martyrs pour mieux les glorifier,
Architecte de temples dont les fondations
Sont construites sur des murs de lamentations,

Dieu des hommes,
Je te préfère celle dont les larmes salées
Apaisent l'enfant qu'on voulait lui enlever,
Celle qui berce chaque matin du monde
Dans son chant de femme et de mère féconde,

Je préfère
Celle qui nous sait infidèles et rebelles,
Souffle sur nos âmes, défroisse nos ailes,
Accueille dans ses bras la femme lapidée
Et change son linceul en voile de mariée,

Mère des hommes...

Envole toi mon ange

Car je te perds.

Je caresse ton visage

Pour ouvrir tes yeux sur le ciel,

Tes ailes tremblantes

Frissonnent dans mon enfer.

Envole toi mon ange

Prends ton essor,

Jamais je ne veux que mes bras

Ne soient pour toi une prison.

Et mon cœur douloureux

Rythmera ton ascension.

Envole toi mon ange,

Ma toute, mon âme,

Chevauche mes turbulences

Prends appui sur mon souffle

Élance toi sur ces mots

Qui moi m'ont cloué au sol.

Envole toi mon ange,

Ma tant, ma toute belle,

Laisse toi portée par le vent,

Évades toi dans son chant,

Toi ma fay, mon amour,

Toujours. Je t'aime.

"L'A de l'Ô.

Écris avec moi à deux mains ! Poses tes mots sur les lignes de mes mains . Et cries avec moi dans mes mains. Écris nos mots croisés, à quatre mains enchevêtrées, tête contre tête en cheveux lettrés. Écris en silence, car le silence précède le verbe, et au commencement il y avait le verbe...
Mon Dieu !
Emporte moi de tes mots, écris des mots en portées, la musique sur le verbe me fait soupirer, et j'aime étirer mes mots en silence, en soupir. Envoies moi tes mots de loin, car ainsi je t'approche et m'éloigne de mes proches. Souffles tes mots sur ma peau, tatoues moi de tes lettres, je serai la feuille et la plume, le souffle qui guide et sèche l'encre, trempe ton âme dans le vain, donne moi soif de tes mots."

Elle met un fil d'elle

J'ai un fil d'elle
Qui tangue au bord de l'Ô,
J'ai un bruissement d'elle
Dans l'envol de ses mots.
Elle met un fil d'elle
Autour de mon doigt
Comme l'oubli d'un anneau
Un simple rond dans l'Ô.
Elle met un fil d'elle
Entre les pages de ma vie,
Elle pense mes maux
Avec les mots qu'elle écrit.
Elle met un fil d'elle
Entre nos deux bulles,
Juste une passerelle
Où je joue funambule.
Elle met un fil d'elle
Comme un fil d'Ariane,
Dans l'enfer et le ciel
Elle est mon guide âme.